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Jeune fille aux deux colombes et La vestale à la corbeille de fleurs

Joseph-Charles Marin (1749 - 1834)

Vers 1791, terre cuite, 29 cm / terre cuite patinée, 33 cm

Pourquoi est-ce un incontournable ?

Considéré comme l’élève le plus talentueux du sculpteur français Clodion (1760-1830), Joseph-Charles Marin s’est longtemps inspiré des œuvres de son maître. Pour ces deux superbes statuettes, il reprend ainsi des thèmes traités par ce dernier, mais se distingue par l’attention particulière portée aux détails. Cette virtuosité s’exprime dans la finesse des traits du visage et le rendu des vêtements.

Couloir du 1er étage

Ces deux terres cuites exposées au premier étage de la Villa Ephrussi de Rothschild peuvent être rapprochées. Le rendu du vêtement à l’antique y est particulièrement réussi, les drapés soulignant les formes des corps par de longs plis parallèles en contraste avec les parties lisses de la chair. Le thème y est également similaire puisque les deux statuettes traitent de l’amour.
Dans « Jeune fille aux deux colombes », l’iconographie est celle de l’innocence face à l’amour, personnifié par les colombes, témoignant d’un certain érotisme caché.
Dans « Vestale à la corbeille de fleurs », Vesta, prêtresse voilée, personnifie l’offrande à l’amour. Vouée à la chasteté, elle est chargée d’entretenir le feu sacré. Le cippe qui se trouve à ses côtés est orné d’une scène d’offrande en relief afin de souligner ce thème.

En détail

Un soin particulier est prêté à la coiffure de la jeune fille aux deux colombes: la tête est enserrée de plusieurs rangs de ruban d’où sortent des mèches ondulées, attachées dans la nuque en un chignon et tombant de chaque côté sur les épaules. Cette intrigante coiffure n’est pas une première pour Joseph-Charles Marin, qui l’utilise dans d’autres de ses réalisations. Elle est presque identique à celle de « La jeune fille à la colombe » du Louvre, ainsi qu’à celle de la « Maternité » au musée de Detroit. 

Le saviez-vous ?

Joseph-Charles Marin resta longtemps dans l’ombre de son maître Clodion sous l’Ancien Régime. La révolution lui apporta la liberté d’exposer dès le salon de 1791, et lui permit d’obtenir des responsabilités, particulièrement lorsque Clodion s’exila en Lorraine.