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Le coucher

Jean-Honoré Fragonard (1732 - 1806)

Lavis de bistre sur trait de sanguine, 30 x 42 cm

Pourquoi est-ce un incontournable ?

À travers ce lavis, Fragonard se révèle encore une fois un excellent chroniqueur social. Il traite un sujet ordinaire avec brio, démontrant toute l’étendue de son talent.

Salon Fragonard

Ce lavis de Fragonard représente le coucher de deux servantes. Elles sont entourées d'un mobilier modeste : une armoire et une table rustique, un simple coffre et une chaise paillée. La pièce est en désordre, le vase de nuit est au pied du lit. On aperçoit aussi sur une étagère de simples potiches en céramique destinées à recevoir des denrées alimentaires.
Avec cette œuvre, Fragonard nous laisse pénétrer dans l'intimité des gens de maison avec un grand raffinement. Il est tout en retenue mais un rien coquin puisque les servantes se déshabillent : l’une d’elle se glisse dans les draps, l’autre retire ses bas avant de la rejoindre. On retrouve dans ce dessin l’attrait du XVIIIe siècle pour les sujets légers.

En détail

Le personnage se glissant dans le lit a suscité de nombreuses interrogations. Certains auteurs, dont Louis Réau, ont pensé qu’il pouvait être un homme. Mais les spécialistes s’accordent aujourd’hui à penser qu’il s’agit bien de deux femmes.

Le saviez-vous ?

A la Villa Ephrussi de Rothschild, plusieurs lavis du maître sont exposés. Démontrant l’étendu des talents de chroniqueur social de Fragonard, ils présentent des classes sociales très différentes comme cette jeune aristocrate au lever dans « S’il m’était aussi fidèle ».