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La tête enchantée et Les filles de l’hôtellerie

Manufacture Royale des Gobelins, d'après les tableaux de Charles Coypel

Vers 1790-95, laine et soie, 275 x 171 cm

Pourquoi est-ce un incontournable ?

Ces tapisseries, tissées d’après des tableaux du peintre et dramaturge Charles Coypel, reprennent le célèbre texte « Don Quichotte » de Cervantes. Ce texte, par sa fantaisie et son découpage en de nombreux épisodes indépendants, offre des tapisseries comiques et parodiques des mœurs médiévales de son époque.

Petit salon

Ces deux tapisseries de la fin du XVIIIe siècle ont été tissées à la Manufacture royale des Gobelins à Paris, d’après les tableaux de Charles Coypel réalisés entre 1714 et 1734.
Elles illustrent les aventures de Don Quichotte d’après l’ouvrage de Miguel de Cervantes publié en Espagne au début du XVIIe siècle. Le récit rapporte les péripéties d’un gentilhomme rêveur, chevalier errant ayant comme idéal de vie la réparation des injustices.
L’épisode de l’hôtellerie, qui est représenté sur la première tapisserie, se situe au chapitre 2 : Don Quichotte se restaure alors dans une auberge où une table lui a été dressée devant la porte. Il mange sans quitter son heaume au grand amusement des filles de l’hôtellerie dont une l’aide à boire à travers un roseau.
Le passage de la tête enchantée se situe quant à lui à la fin du roman : par un ingénieux système le personnage de Don Antonia Moreno fait ici croire à Don Quichotte qu’il possède une statue de tête capable de répondre aux questions. Don Quichotte tombe dans le piège grâce à la complicité des amis de Don Antonia Moreno.

En détail

Coypel s’est montré fidèle au texte de Cervantes pour le dessin de la scène de la Tête enchantée. Il s’est tout de même inspiré de meubles qui lui appartenaient pour la réaliser. En effet, il possédait de nombreux bustes en marbres ainsi qu’une Ariane endormie, similaire à celle que l’on aperçoit dans le fond de la scène.

Le saviez-vous ?

Les deux tapisseries donnent l’illusion d’une toile encadrée avec un mur couvert de fleurs dans le fond. Cette tenture est doublement utile. Dans un premier temps, le recours à de simples guirlandes florales focalise le regard du spectateur sur la partie centrale. Cela permet également d’exécuter séparément le tableau et l’alentour, dans deux ateliers différents.